La fin des années 30 est très difficile pour les marques françaises, qui n'ont pas pu suivre la montée en puissance, des voitures de course dans la catégorie internationale.
Dés 1934, les pilotes indépendants français étaient complètement mis hors jeux par les équipes allemandes et italiennes professionnalisées et sponsorisées par leurs propres gouvernements totalitaires. C'est une période de mobilisation nationale pour former de nouveaux pilotes et favoriser la création de nouveau modèles capables de rivaliser avec les marques étrangères.
Un groupe de passionnés décide de lancer la SEFAC "Société d'Etude et de fabrication d'Automobile de Course". Ce groupe comprenait Raymond Sommer, André Parant, Raymond Brault et l'ingénieur Emile Petit, qui avait notamment été responsable du service course de Salmson de 1921 à 1926.
En 1935, un "Comité de la Souscription Nationale pour le Fonds de Course" est créé pour organiser l'effort national en faveur des marques françaises. Cette souscription publique fut mise en place par l'Automobile Club de France et alimenté par l'ensemble des clubs régionaux, qui récoltèrent des dons auprès du publique.
La voiture SEFAC apparue au GP de France 1935 à Montlhéry aux mains de Marcel Lehoux, mais après quelques tours discrets, l'engagement fut retiré. Cette expérience fit une telle mauvaise publicité en France que plus personne ne voulait entendre parler de la SEFAC. La firme persévéra tout de même, mais ne termina aucune des grandes courses auxquelles elle participa jusqu'en 1939.
Il fut aussi décidé par un certains nombres d'acteurs du sport automobile de créer un organisme susceptible d'apporter une aide aux pilotes indépendants français. L'Association Générale Automobile des Coureurs Indépendants, l'A.G.A.C.I, qui deviendra l'une des plus importantes associations françaises de coureurs automobiles est ainsi créée le 14 janvier 1935 dans le but d'offrir aux pilotes indépendants une structure pour les aider et les représenter. La même année que l'A.G.A.C.I. apparaît une autre école de conduite sur le circuit de Linas Montlhéry, l'école de course « Club Georges Boillot », qui s'adresse à un publique plus débutant.
Tous ces efforts mettront du temps à porter leur fruits.
Le Grand prix de l'ACF 1935 vit se mesurer les voitures allemandes et italiennes dans un duel acharné sur 500 km. Les Auto-Union (conçues par Ferdinand Porche) étaient venues dès le mois de mars reconnaître le circuit et l'équipe Mercedes arriva en force pour affronter les Alpha Roméo (de l'écurie Ferrari) et les Maserati. Côté Français Bugatti était aussi présent avec le pilote Robert Benoist. Pour ce Grand Prix les organisateurs ont ajoutés trois chicanes pour essayer de gêner une victoire allemande, trop évidente, mais en vain. Elles l'emporteront malgré tout de façon éclatante, en décrochant les trois premières places. Les marques françaises étaient une nouvelle fois largement surclassées, un camouflet de plus.
L'année 1936 en France est perturbée par les événements du Front Populaire, et les grandes grèves, qui paralysent tout le pays, au point de faire annuler les 24 heures du Mans.
Pour éviter la répétition des victoires allemandes des années précédentes, et en attendant les progrès de nos constructeurs, l'Automobile Club de France décide de transformer le Grand Prix de l'A.C.F. 1936 en événement réservé aux voitures de sport. Le règlement du Grand Prix de l'A.C.F. s'écarta délibérément de la formule internationale pour se rapprocher de la construction automobile pratique et faire appel à des modèles analogues à ceux des voitures sportives utilisables dans la vie ordinaire. Ces changements favorisent les marques françaises très présentes en catégorie sport et redonnent leur chance aux pilotes indépendants, qui cours avec leur propres voitures.
Il y avait, à Montlhéry, 37 voitures en course, pour ce Grand Prix de l'Automobile Club de France. Celui-ci fut couru sur 1.000 kilomètres. Les voitures étaient classées en trois catégories, en raison de leur cylindrée. Dans la catégorie des petites cylindrées, de 750 centimètres cubes à 2 litres, il y eu une empoignade farouche entre les Riley anglaises et les B. M. W. allemandes, toutes deux dominant les Simca-Fiat. La catégorie moyenne, de 2 litres à 4 litres, la plus rapide, comprenait essentiellement des marques françaises : Bugatti, Talbot et Delahaye. Pour finir la catégories des grosses cylindrées, au-dessus de 4 litres, comprenait : Hudson, Lagonda, et Frazer Nash. Des voitures bien trop lourdes pour ce circuit sinueux.
Après un départ en épis, c'est Benoits sur Bugatti, qui prend la tête. Aux 200 kilomètres, la défaite des Talbot est consommée. Aux 300 kilomètres une Bugatti est encore devant 8 Delahaye. Aux 400 kilomètres, 4 Delahaye passent, en tête devant 2 Bugatti, 2 Delahaye. Après quelques ennuis, il faut à Wimille, parti en chasse,225 kilomètres pour rejoindre et dépasser les Delahaye. Le voici de nouveau en tête. Qui veut aller loin ménage sa monture, pense-t-il sans doute, et il se contente de conserver son rang en surveillant, le reste des Delahaye.
La course individuelle, c'est Vimille qui l'a gagnée ; la course par équipes a été l'apanage des Delahaye. Elles étaient en nombre au départ et le demeurèrent à l'arrivée. Une sacrée fiabilité qui les servira encore à l'avenir.
Avec les résultats de la levée de fonds nationale, en 1937 la France lance le Prix du Million pour inciter les constructeurs français à rivaliser en puissance avec les bolides allemands et Italiens. En fait c'est "un prix de 200000 Fr qui est offert au premier constructeur français qui dépassera les 90 mph sur 200 km sur le circuit routier et la piste de vitesse de l'autodrome, avant la fin du mois d'août. Cela correspond à la moyenne réalisée par les voitures allemande en 1935 sur ce même tracé.
La SEFAC, n'étant toujours pas au point, se fut finalement un duel entre une Bugatti pilotée par Wimille et une Delahaye par Dreyfus, c'est ce dernier qui emporta le prix avec sa Delahaye 12 cylindres.
Cette catégorie sport sera reconduite au Grand Prix de l'A.C.F. 1937, elle réussit bien aux marques françaises. Ensuite à partir de 1938 ces Grands Prix quitteront l'autodrome pour Reims. L'autodrome toujours en faillite sera finalement racheté par l'armée et l'arrivée de la guerre stoppera pour un temps les sports automobiles.
Il a existé un prix similaire pour la moto, remporté par Philippe Monneret.
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Dim 12 Juin - 11:34
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Dim 12 Juin - 15:10
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Dim 12 Juin - 15:12
http://www.desmodromology.nl/sefac/
Christian Cottes
Nombre de messages : 235 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 03/02/2011
Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Dim 12 Juin - 23:06
Merci pour ce rappel historique (et un brin nostalgique : sic transit gloria, etc...)
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Lun 13 Juin - 8:10
Bonjour Christian, c'est intéressant de découvrir la créativité des gens dans les moments difficiles pour essayer de s'en sortir.
Idem pour favoriser à son époque les cyclecars avec une loi
byc44
Nombre de messages : 699 Localisation : à l'ouest Date d'inscription : 01/09/2008
Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Lun 13 Juin - 10:27
En effet le concepteur de la voiture nationale fut Émile Petit, qui travaillait pour la firme Salmson. Même si le budget était ridiculement bas, on mettait beaucoup de pression sur Petit afin que la voiture soit prête pour le Grand Prix de France de 1935. La voiture arriva à Montlhéry afin de faire des tests. Cependant, la limite permise de 750 kg fut largement dépassée par un incroyable 931 kg ! Marcel Lehoux fit tout de même des essais et il trouva que la voiture n'était pas du tout au point. Le moteur manquait de puissance, les freins fonctionnaient mal et la tenue de route était exécrable. La voiture fut retirée de la course. La firme persévéra tout de même et elle produisit un modèle Grand Prix de 3 litres de cylindrée en 1938, et pu participer au Grand Prix de France la même année. Chaboud prit le départ de la course mais dû abandonner après seulement deux tours.
Sefac revint à la charge l'année suivante au Grand Prix de Pau de 1939 avec Trémoulet comme pilote de la nouvelle voiture. Durant les essais, les pilote s'est vite rendu compte que la tenue de route n'était pas meilleure que l'année précédente car la voiture était constamment à la limite de la piste. Lors de la course, tout allait passablement bien jusqu'au 35ème tour, alors que la voiture tomba en panne d'essence. Une autre mauvaise expérience pour cette firme nationale qui fit sa dernière apparition avant la deuxième guerre mondiale et termina ainsi son projet de dominer un jour la course automobile.
Contre toute attente, en 1948, une compagnie du nom de Dommartin se donna le défit de reconstruire cette voiture. L'entreprise construisit un nouveau châssis, augmenta la cylindrée à 3,6 litres et enleva le compresseur. Dommartin manqua d'argent et le projet tomba à l'eau.
Mais l'histoire n'est pas terminée car un constructeur du nom de Richard Line à tenté récemment de rendre cette voiture fonctionnelle afin de la faire courir sur le circuit de Monaco. Le projet était pour 2002...
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Lun 13 Juin - 18:35
Quand ça ne veut pas......Ca ne veut pas!
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Mar 14 Juin - 15:30
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Sam 8 Oct - 15:48
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Dim 27 Nov - 16:06
En vente sur E-Bay
INSIGNE EMAILLE EPOQUE 1940/60 "AUTOMOBILE DE COURSE, SOUSCRIPTION PUBLIQUE"
Nombre de messages : 661 Localisation : NIMES Date d'inscription : 17/01/2011
Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Ven 25 Nov - 22:32
Bonsoir En vente sur e-bay...
Marcel Lehoux sur Sefac, GP ACF 1935
tricycles
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Sam 3 Déc - 16:38
Merci PIJO3007
tricycles
Nombre de messages : 11401 Age : 102 Localisation : La terre Date d'inscription : 08/03/2008
Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Sam 3 Déc - 16:41
SEFAC GP
https://www.sefac.gp/
PIJO3007
Nombre de messages : 661 Localisation : NIMES Date d'inscription : 17/01/2011
Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Sam 3 Déc - 17:02
MERCI pour la vidéo !
tricycles
Nombre de messages : 11401 Age : 102 Localisation : La terre Date d'inscription : 08/03/2008
Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Sam 3 Déc - 17:09
Rebuild of the 1934/39 SEFAC ‘parallel eight’ Grand Prix Engine
Classic Job s'est vu confier la restauration complète et la reconstruction de la mystérieuse et unique voiture de course SEFAC Grand Prix 1934/39. Le complexe moteur huit suralimenté parallèle de 2600 cm3 était entièrement reconstruit et modifié pour fonctionner parfaitement par Classic Job. Le moteur huit parallèle comporte deux bancs de quatre cylindres disposés côte à côte sur un carter commun. Les vilebrequins sont engrenés ensemble et tournent dans des directions opposées. Les deux bancs de quatre cylindres sont équipés de deux arbres à cames en tête. De nombreuses pièces spéciales ont dû être conçues et usinées. La restauration, l'ingénierie, l'usinage, la reconstruction et les tests approfondis ont pris quelques années pour être achevés. La restauration a été achevée en janvier 2022.
DERNIÈRES NOUVELLES
La voiture SEFAC Grand Prix sera présentée sur le Montlhéry Vintage Revival qui se tiendra le week-end du 7 & 8 mai. La voiture participera à la grille E. Horaires : samedi 7 mai à 10h40 et 15h55 et dimanche 8 mai à 10h40 et 16h10. D'autres photos de la voiture de course très spéciale suivront sous peu sur cette page !
Article sur PreWarCar.com : De retour à la maison : La Sefac Grand Prix Car
Plus d'informations sur la voiture SEFAC GP
La SEFAC était un projet ambitieux visant à construire la voiture ultime du Grand Prix de France. Un groupe de quatre spécialistes, Raymond Sommer (pilote de course), André Parant (Industriel), Raymond Brault et Emile Petit (concepteur) a créé la Société d’étude et de fabrication d’automobile de course, bref SEFAC pour atteindre cet objectif. Le projet et la voiture étaient couverts de mystère et la voiture du Grand Prix s'est matérialisée lors d'une séance d'entraînement du Grand Prix qui s'est déroulée sur le circuit de Montlhéry. Personne n’était autorisé à proximité de la « voiture fantôme » et la seule chose révélée était que le SEFAC était propulsé par un moteur « huit parallèles » de construction propre. Après cette courte course, la voiture SEFAC GP n’a plus grand-chose été entendue, mais seulement quelques tours d’essais très rapides ont été effectués à Montlhéry. Quatre ans plus tard, en 1938, la voiture est apparue au Grand Prix de Reims où le moteur complexe après seulement trois tours a commencé à pousser de la fumée bleue après quoi la voiture a été retirée. En 1939, la voiture a participé au Grand Prix de Pau où elle n’a pas duré jusqu’à la fin de la course. Lorsque la deuxième guerre mondiale a mis fin aux courses de Grand Prix, la SEFAC a été mise sur pied et oubliée. La voiture fut découverte dans les catacombes de Montlhéry plusieurs décennies plus tard et achetée par le propriétaire actuel.
PIJO3007 aime ce message
PIJO3007
Nombre de messages : 661 Localisation : NIMES Date d'inscription : 17/01/2011
Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française Sam 3 Déc - 19:14
Quel moteur !!!!
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Sujet: Re: SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française
SEFAC Souscription publique pour la voiture de course Française