BEBE PEUGEOT / Bébé Peugeot

Tripode lance un nouveau sujet sur une voiture que j'affectionne aussi.

Il est grand temps que cet effort de Peugeot avec l'aide d'Ettore figure dans les autres marques. En fait ce post est une excuse pour apprendre à poster les photos.
et je m'aperçois que la méthode d'admin marche très bien même si on n'y connait rien en boites à cafards. IOl reste encore pas mal de boulot mais elle marche, enfin elle marchait jusqu'à la dernière séance de roulage. rentré bercaille, je me penche sur le problème Dimanche. Quel plaisir de voir les enfants s'amuser avec.

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L'histoire de la Bébé commence en 1911 par un prototype de ce cher Hector, au volant sur ce cliché, qui sera catalogué sous le nom de Type 16. Elle arbore une carrosserie similaire mais em taille réduite au type 13 qui aboutira à la  fameuse Brescia. Pour la première fois, il utilise les ressorts quart-elliptiques inversés qui équiperont toutes les Bugattis.
Le grande mode est de mettre tout le monde sur la route en offrant des véhicules économiques et Ettore ne manque pas à la règle mais trop occupé ailleurs avec des ventes plus juteuses, il ne passe pas à la production. Au salon de l'auto, la Bébé Bugatti (photo ci-dessosu) accroche l'oeil de Peugeot et on arrive très rapidement à un accord. Le grand constructeur achète une licence par laquelle il paiera une redevance sur chaque auto produite. L'auto sera strictement identique à celle exposée au salon, à l'exception du radiateur, bien sur. A suivre....  

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L'auto ainsi créée est assez conventionnelle dans sa conception.
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Elle reçoit toutefois un 4 cylindres de 855 cm³, chose rare pour un engin de cette taille à l'époque. Bloc borgne et culasse en Té avec un arbre à came de chaque côté. On y trouve des pièces si chères au "Patron": la pompe à eau centrifuge en bronze à volute, la pipe déchappement et les fameux poussoirs à sections carrés comme sur la Brescia. Les couvercles de distribution en fonte d'alu reçoivent l'éllipse en relief peinte en rouge et Peugeot se contente de remplacer "Bugatti" par "Peugeot".
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La seule originalité de la Bébé réside dans sa transmission. Il n'y a pas de boite de vitesses à proprement parler. Après le flector, en tôles fine et cuir d'éléphant, un petit boitier contient deux crabots qui mettent en prise deux arbres concentriques. Un crabot entraine l'arbre intérieur, l'autre l'arbre exterieur, le premier entraine, dans le pont arrière une petite courrone et le deuxième une grande courrone, on obtient ainsi deux vitesses. Le boitier contient aussi un jeu de 3 petits pignons à axes perpendiculaires dont celui du milieu est engagé par un petit levier à côté du volant, ce qui donne la marche arrière.
Si le système est ingénieux et très économique, il s'avère insuffisant et les premiers acheteurs se plaignent de la difficulté à monter les côtes, en plus, on peut imaginer que l'action accidentelle du levier de marche arrière à 50km/h ne se passe pas sans dégats.
Très rapidement, au début de 1913, Peugeot aggrandit le boitier pour y ajouter un arbre secondaire qui servira à équiper l'auto d'un première vitesse courte et d'une marche arrière commandée par le levier de vitesses. Bien que Peugeot vende l'auto sous le nome de Bébé, sa vraie dénomination (pour les mines) est BP1 pour Bébé Peugeot 1er modèle, elle devient donc B3P1 pour désigner le modèle à 3 vitesses.
Il est curieux que Peugeot ait utilisé ce 1 pour premier modèle car ils avaient déja produit une petite auto avec un monocylindre sous le nom de Bébé en 1902.

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L'auto est supposée être économique, Peugeot fait une publicité célèbre où il met en avant le cout de revient: Un sou du kilomètre. Pourtant Hector n'a pas hésité à concevoir le pont avec un boitier en fonte d'alu (très cher à l'époque) et l'équiper d'un différentiel à pignons à taille droite dans un boitier en bronze.


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Super, merci Tripode pour ton passionnant récit, vivement la suite.

Merci bien pour ton commentaire encourageant. Ca ne fait jamais de mal.

Ceci dit, la Bébé est loin d'être une auto en avance sur son temps. Il est clair qu'Ettore avait commencé sa conception bien avant 1911 à en voir le prototype et l'automobile progressant à grand pas, on peut dire qu'elle est legèrement en retard sur son temps. L'embrayage à cône de cuir, les bielles en plusieurs pièces, le villebrequin sans équilibrage, les pistons en fonte sont autant d'anachronismes. A remarquer toutefois que les pignons d'arbres à cames sont en celloron. Bien évidement, le graissage est par barbotage, ce qui ne gène pas un moteur qui tourne à 2000 tours en régime de pointe, les bielles n'ont même pas de cuillères de ramassage. Il y a toutefois un goutte à goutte pour lubrifier l'arbre à cames d'échappement et le carter de distribution. Curieusement, les arbres à cames sont en plusieurs parties, un axe plein et un tube dans lequel sont taillées les cames. Les deux pièces sont tenues ensembles par des clavettes et des écrous crénelés. Le carbu est un Claudel vertical à papillon et la magnéto est sans réglage d'avance.

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Il est amusant de constater qu'ormis l'addition de la troisième vitesse, Peugeot n'apporte aucune modification par rapport aux déssins d'Ettore.
En conséquence, les traces de son pédigré sont partout:

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Sur la photo de la fameuse suspension arrière, on remarque une autre dépense pour cette auto qui doit rester la plus économique possible: les freins sont doubles. A la pédale, on actionne les feins à tambours et au frein à main, on actionne des freins à bandes sur l'exterieur des tambours. A diable les dépenses ! la sécurité n'a pas de prix. Remarquable pour un homme qui répondait à la critique du manque de freinage de son Type 35:
"Monsieur, je fais des autos pour qu'elles avancent, par pour qu'elles s'arrètent". A suivre.....

En 1911 une pompe à eau c’est plutôt pas mal, et mon MASE de 21 a encore un embrayage à cône.

tricycles.ch a écrit:

En 1911 une pompe à eau c’est plutôt pas mal, et mon MASE de 21 a encore un embrayage à cône.

Je disais cela dans le contexte Bugatti, il avait déja adopté l'embrayage multidisques sur ses autres autos. Pour les autres marques et les cyclecars en particulier, les embrayage à cône continuent une belle carrière jusqu'au milieu des années vingt en effet. Pour la pompe à eau, c'est vrai mais sur la Bébé, une voiture si petite, elle est dictée par la faible hauteur du radiateur. on ne peut pas espérer d'effet thermo-syphon.

Ainsi donc la production commence à l'usine de Beaulieu à la fin de 1912 et les ventes prospèrent en 1913 mais la première guerre mondiale va venir mettre un frein à tout cela. La production continuera jusqu'en 1916 mais au ralenti et en utilisant les stocks. En tout, Peugeot produit 2500 Bébé ce qui n'est pas si mal pour l'époque et pour une auto reservée aux petits trajets....une citadine avant l'heure. J'estime qu'il en reste 60 et 70 qui ont survécues jusqu'ici.


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La grande majorité des Bébé ont la carroserie standard fournie par l'usine mais il y a eu quelques carrosseries speciales, en particulier, un coupé réalisé par Gauthier qui sera plus tard racheté par Peugeot.
Aussi une petit torpédo sans capote et ailes moto.

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On dit que peugeot aurait produit un modèle course sous la dénomination de BPx. Ce qui est sûr est que la Bébé a été utilisée en course comme le GP des Voiturettes et le Mont Ventoux.
et même en Angleterre.




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La dernière en course est une carrosserie usine ?

Quelles sont les performances d’une Bébé dite standard et d’une dite course ?

tricycles.ch a écrit:

La dernière en course est une carrosserie usine ?

Non, je ne pense pas, j'ai plusieurs photos de Bébé coursifiées et elles sont toutes différentes. Par contre, le site de la Bibliothèque Nationale de France montrent 3 voitures engagées à un GP de Voiturettes sur le circuit de la Sarthe en 1913. Elles sont toutes identiques et sont très allégées. ailes sans bavolets, porte remplacées par une toile, pas de pare-brise, pas de capote, en pré-immatrucation W et avec le même style de numéros. On peut penser que Peugeot les a engagé ou bien un gros concessionnaire. Si quiconque a les magazines de l'époque, je suis interéssé par le rapport de la course.

tricycles.ch a écrit:

Quelles sont les performances d’une Bébé dite standard et d’une dite course ?

En version standard, la Bébé frise les 70 km/h sur le plat et sans vent. Tout ce que j'ai trouvé, c'est un article avançant l'existence d'un modèle course mais sans donner aucun détail. Ormis le profil des cames, on ne peut pas faire grand chose sur le moteur. J'ai réalisé et remplacé les pistons en fonte par des pistons alu et la montée en régime est très améliorée mais je ne pense pas qu'on aait pratiquer ce genre de modif à l'époque. Si Peugeot a fait des modèles course, je pense que le gros du travail a porté sur l'allègement. La caisse standard est assez lourde et les ailes ne sont vraiment pas aérodynamiques. Je pense qu'on doit pouvoir atteindre le 90km/h mais on reste limité par la longue course du moteur et le graissage par barbotage.

Voici le pilote Bas sur Bébé Peugeot, course du Ventoux 1913



Le re-voici au départ du Mans



et ses équipiers Chichon



et Blanc

Merci Markus, à voir la posture des conducteurs, c’est mieux de ne pas avoir des grandes jambes.

Regardez la différence de posture du pilote entre la no 95 et la no 32, l’un est sous le auvent l’autre tout en arrière.

Merci beaucoup de chez beaucoup, Markus. J'avais bien les clichés mais sans le lieu ni les noms des chauffards.....des pilotes. Le texte dit-il s'il s'agit d'une équipe usine?

Ce n'est pas une position de conduite Formule 1 des années 60, il n'y a pas de place pour les jambes du conducteur à cause des leviers et je me coince régulièrement le genou sous le volant en essayant de changer de vitesse.
La conduite de l'auto est facile mais il y a un point déja noté par Charles Faroux à l'époque: elle n'aime pas la ligne droite; au dessus de 50 km/h, il ne faut jamais quitter la route des yeux car la stabilité est précaire.
Le problème avait été attribué au rapport voie/empattement de cette auto courte et relativement large pour sa taille. Je pense qu'il s'agit plus de problèmes de carrossage, de chasse et de pincement à peaufiner.

Dans un article Faroux, qui en avait acheté une raconte ses mésaventures au tout début. En rentrant de son travail, il tombe en panne à peu près au même endroit tous les jours. D'abord le moteur perd de sa puissance et ne répond plus aux solicitations de l'accélérateur puis cale tout simplement. Il suffit d'attendre une quinzaine de minutes pour pouvoir la redemarrer et finir le voyage sans encombres. Agacé par cette panne mysterieuse, il amène l'auto chez son mécano qui découvre finalement que le palier de villo en bronze n'a pas assez de jeu et, en chauffant, pince et grippe le moteur. Un petit coup de feuille de sauge pour ajuster le jeu et l'auto marche comme une horloge. Faroux reste très enthousiaste sur les qualités de l'auto et ne prend pas ombrage de cet incident. On imagine le Te Deum que l'un de nous ferait chez le concessionnaire si cela se produisait aujourd'hui.

J'adore ces deux photos qui déclinent toute la philosophie qui règne autour de cette petite auto.



Tranquille...

Une voiture peut en cacher une autre !



@+
Fred.

Pour Tripode pour info :

http://peugeot-bebe-register.weebly.com/

tricycles.ch a écrit:

Pour Tripode pour info :

http://peugeot-bebe-register.weebly.com/

Merci Fred

Moi pas Fred Tripode, moi Tricycles.ch

tricycles.ch a écrit:

Moi pas Fred Tripode, moi Tricycles.ch

Oui, pardon; et dire que je viens d'être testé negatif pour l'Alz....comment dire? le type qui a trouvé la maladie de la cervelle, ah m****, je ne me souviens plus du nom du gars.

Une photo d'actualité avec le Grand Prix Rétro du Puy Notre Dame qui vient de se dérouler !

En voila une qui est sauvegardée dans mon album de photos d'époque de la Bébé.
Nous venons de remonter le differentiel (dans sa troisième version), il ne reste que quelques travaux d'entretien courant avant de l'enmener à Prescott pour le V.S.C.C.....en participant statique, on verra plus tard pour la course de côte.
On va pouvoir se concentrer sur le Monoplace pour le Vintage de l'année prochaine.

Tripode a écrit:

On va pouvoir se concentrer sur le Monoplace pour le Vintage de l'année prochaine.

Quelle bonne idée

Tripode a écrit:

L'auto ainsi créée est assez conventionnelle dans sa conception.
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Elle reçoit toutefois un 4 cylindres de 855 cm³, chose rare pour un engin de cette taille à l'époque. Bloc borgne et culasse en Té avec un arbre à came de chaque côté. On y trouve des pièces si chères au "Patron": la pompe à eau centrifuge en bronze à volute, la pipe déchappement et les fameux poussoirs à sections carrés comme sur la Brescia. Les couvercles de distribution en fonte d'alu reçoivent l'éllipse en relief  peinte en rouge et Peugeot se contente de remplacer "Bugatti" par "Peugeot".  
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Bonsoir Tripode

Bébé de mon pote à 3 vitesses , j 'ai passé beaucoup de temps à essayer de démarrer le moteur , j 'ai essayé différents montage des pignons celerons sur leurs moyeux ,
ça ne veut pas . sur l 'éclaté du moteur dans le reportage ci dessous on voit bien le positionnement des clavettes d arbre à cames , toutes les deux à la verticale vers le bas
je vais essayer de les positionner pareil . donc affaire à suivre .

cdlt
Serge